Les oreilles de Janus, promenade avec françoise Pétrovitch 2007

texte

La première fois à Cachan, Françoise Pétrovitch m'ouvre sa porte à 9h58.
Dans une grande maison, vêtue d'une veste violette qui fait ressortir ses cheveux roux.
Elle me montre son travail, et les projets qui restent au fond des tiroirs,
dans les classeurs, les sculptures enfermées dans des caisses.
Le dessin comme moteur...

La féminité par fragments, les petits fantômes du quotidien qui s'amoncellent.

Les pinceaux qui jaillissent.

L'atelier, encore, un autre jour. A ma demande Françoise prend la pose,
son regard qui glisse, encore m'échappe, absorbé.
Ailleurs, les cerfs qui caracolent.
Montrer l'artiste pour légitimer l’œuvre? Non. Et pourtant...

Puis le train de Nevers. Françoise est en retard. Finalement, elle accourt,
suivie de sa valise à roulettes. La journée sera longue.
Le paysage défile et non on ne peut pas vivre de son art, oui on peut concilier
sa vie de famille et sa vie artistique, non on n'est pas payé quand on fait une exposition,
non on est pas obligé de faire les beaux arts pour être un artiste.
La gare et son bar enfumé.

Installation d'une exposition sous les néons
Les oreilles de Janus, "tiens si on les collait au mus" et les Alices qui s'entremêlent
Le gris un peu bleuté pour posé les habits miniatures
et le lapin
Les Alices qui ensorcellent, à la démesure
"tiens si on les collait au mur"

A Sèvres, un mercredi.
Le renard gisant et les Alices
Et la lumière bleuté encore
Pour moi Françoise déballe et remballe ;
ça ne doit pas sécher ;
elle drape, elle découvre. La sculpture comme respiration.
Doucement elle révèle.
Un instant, je capture.